Covid-19. Près de Nantes, l’école reste ouverte malgré vingt-cinq cas positifs
Vingt-cinq cas de Covid dans une école à La Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes (Loire-Atlantique). Ça ressemble très fort à un cluster. Pas assez pourtant pour fermer. Les élus s’agacent. Les parents s’inquiètent.
L’école Beausoleil de La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique) compte vingt-cinq cas de Covid. | OUEST-FRANCE
École publique Beausoleil, ce mercredi 8 décembre, à La Chapelle-sur-Erdre, près de Nantes (Loire-Atlantique)… Il est 16 h 30 et une poignée d’Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) quitte les lieux après une réunion de travail. « Il n’y a pas de cas Covid chez nous en maternelle. Mais si mon enfant était en élémentaire, je serais choquée que l’école soit toujours ouverte », lâche l’une d’elles.
18 enfants, 4 animateurs et 3 enseignants
Vingt-cinq cas de Covid y ont été enregistrés. Dix-huit enfants sont concernés (dont sept dans une même classe), quatre animateurs périscolaires, et trois enseignants. « Personne n’est rassuré dans l’établissement. L’organisation, les cours… C’est compliqué », témoigne un agent, masque sur le nez, sur le trottoir de l’établissement.
« Pas de tensions particulières », note-t-il, même si le personnel se sent « un peu stressé » par l’irruption de la vague. « Tout le monde attend un positionnement de l’Éducation nationale, du rectorat, du maire de la ville. On n’a pas de réponses et ça, ce n’est pas bon. »
« On ferme les classes »
Du côté de la municipalité, on fait les comptes. Ils sont mauvais. « On ferme les classes au fur et à mesure, une quatrième ce jeudi 9 décembre dans une autre école », s’agace Laurent Godet, élu en charge de l’Éducation dans la commune. Pour lui, la situation actuelle a toutes les apparences du cluster. « Le virus est là, mais les mesures ne sont pas adaptées. »
L’élu local accuse le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, de prendre des décisions « hors-sol » : « Je l’invite à venir voir comment ça se passe, l’état de fatigue des enseignants et des personnels. On ne prend pas les décisions qu’il faut pour casser la chaîne de propagation. Au contraire, on favorise le brassage donc la propagation. »
« Risque d’emballement »
Même constat dans les rangs syndicaux qui demandent la fermeture dès le premier cas (et non pas à partir de trois). Dans une tribune publiée mardi dans Le Monde, des syndicalistes, médecins et parents d’élèves estiment que le nouveau protocole fait courir « un risque d’emballement de la situation épidémique qui conduira à une fermeture généralisée des écoles ». L’Unsa et la CFDT ont, eux, déposé un droit d’alerte sociale.
Le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy plaide, lui, pour un dépistage systématique de tous les élèves, et non pas seulement réactif, en cas de découverte d’une contamination.